Forza Motorsport, l’exclusivité Microsoft qui voudrait être la référence

par | 3 Déc 2023 | PC, Tests, XBOX

Test effectué sur Xbox Séries X sur manette Xbox séries via Gamepass.

Depuis maintenant plusieurs années, Sony et Microsoft s’affrontent également sur le terrain  des simulations de courses automobiles. Sony avec Gran Turismo développé par Polyphony Digital et Microsoft avec Forza Motorsport développé par Turn 10.
Et alors que Sony avait longtemps régné de façon hégémonique, ces dernières années la simulation de Microsoft a eu tendance à s’affirmer comme la nouvelle référence.
Est-ce le cas avec ce huitième opus, qui vous l’aurez remarqué, n’affiche pas le numéro 8?

Une prise en main irréprochable

On sait que la prise en main est primordiale dans cette catégorie et on peut affirmer sans l’ombre d’un doute que Forza Motorsport est une référence en la matière.
En effet, l’intuitivité des commandes est réelle et immédiate. Et bien que nous n’ayons pas pu essayer le titre sur volant et pédalier qui reste avouons le plus que jouissif, la conduite à la manette ne nous a pourtant pas rebuté bien au contraire.

Les sensations de course sont très bonnes et on a de bons retours dans la manette.
Les vibrations sont plutôt bien restituées et poser à plat votre voiture dans la courbe ou alors tenter un virage en drift grâce à une propulsion est largement possible grâce à l’ergonomie et à la finesse des contrôleurs Xbox qui permettent une précision chirurgicale.

Attention cependant à ne pas se louper car freiner comme prendre une trajectoire demande de la précision mais surtout de la concentration.

Précision et concentration pour le freinage, sans quoi on embrasse le pare-chocs de l’adversaire.

Le réalisme de conduite est donc bluffant mais cela est principalement explicable par le travail fourni par les équipes de Turn 10 qui nous livre un titre à la technique presque irréprochable.

Presque car nous avons noté malgré tout quelques petites défauts, notamment la conduite sous la pluie qui nous a paru d’une facilité déconcertante.
En effet, on pourrait presque se permettre de conduire comme sur route sèche tant l’impact de l’humidité sur la route ne fait presque pas ressentir (hormis lorsqu’on chausse les pneus sports slicks).

Un défaut qui espérons le sera corrigé au cours d’un prochain patch.

Une jouabilité réussie grâce à une technique parfaite et précise

La prise en main n’aurait pas été réussie si la technique n’avait pas suivi.
Turn 10 a réalisé un travail d’orfèvre tant les retranscriptions à la route sont bluffantes de réalisme.

En effet, en fonction de votre véhicule, de ces caractéristiques (exemple si votre véhicule est une propulsion ou une quatre roues motrices, traction avant, avec moteur à l’arrière ou à l’avant, etc) et à l’ensemble des réglages et détails techniques dont fourmillent Forza Motorsport, votre prise en main va différer.
Pour être plus explicite, un réglage sur l’amortissement se répercutera sur la conduite du véhicule.
On a ce sentiment de jouer un titre à la précision chirurgicale.

Il est utile de préciser également que vous pourrez paramétrer la difficulté au cours du jeu. Cette difficulté augmentera l’opposition proposée par l’IA adverse ou les dégâts occasionnés sur votre véhicule. Mais vous pourrez bien évidemment paramétrer les aides à la conduite qui influeront également sur la difficulté et le réalisme en jeu. Avec la possibilité notamment de pouvoir utiliser ou non le rembobinage propre à la licence Forza.

Turn 10 nous fait sentir sa volonté de s’écarter de l’aspect arcade des Forza Horizon en mettant en  avant le réalisme de Forza Motorsport.

En fonction de la difficulté sélectionnée, l’option rembobinage est disponible.

Graphiquement trop irrégulier

La mise en bouche est très vendeuse. En effet, le jeu commence sur une course de simulation sur le circuit de Mapple Valley qui nous en met plein les yeux.
Mais passé cette introduction, rapidement, on se rend compte des inégalités techniques du titre.

Forza Motorsport est visuellement magnifique sous bien des aspects.
Les  éléments de décor sont par exemple d’un réalisme saisissant; que ce soit l’herbe en bord de route qui ressemble véritablement à de la prairie ou du gazon. Mais aussi le revêtement des routes ou encore les détails des grains de sable.

Sans oublier les effets de lumière vraiment incroyables, notamment avec la lumière du soleil. On se surprend parfois à se retrouver ébloui, comme lorsque cela peut nous arriver dans la vie de tous les jours en fonction de la position du soleil sur notre horizon.

Des effets lumières particulièrement convaincants


C’est vraiment bluffant. Tout comme les effets de lumière lorsque ce même soleil se couche ou perce les nuages d’un ciel chargé.
Tout bonnement incroyable.


Mais là où on se prosterne c’est devant le travail fourni sur les effets météorologiques; le ruissellement de l’eau sur la route, les effets miroirs de l’eau et des phares des véhicules sur la route, ou encore les gouttes d’eau qui s’écoulent sur le pare-brise de votre véhicule.
Jamais un jeu automobile n’avait poussé le réalisme aussi loin sur les effets météo. Turn 10 a mis la barre très haute.

Turn 10 parvient à nous faire préférer la pluie
Il pleut, il pleut…

Malheureusement il y a un mais.

Sur la ligne de départ, après une belle cinématique, on retrouve nos bolides alignés les uns derrière les autres. Et on constate amèrement que les véhicules sonnent faux. Pour résumer, on a l’impression que des véhicules en plastique sont prêts à partir.

Le chronomètre du départ s’égraine et lorsqu’on fait chauffer le moteur à l’arrêt, la voiture s’ébranle étrangement, comme si elle était prise de spasmes incontrôlables.
En outre, lorsqu’on choisit la vue intérieure pour piloter, le détail des habitacles est là aussi plus que moyen. Les traits des casquettes de compte tour ou du tableau de bord sont vraiment vulgaires, la modélisation des arrondis dans l’habitacle l’est tout autant.
Parfois on a l’impression que le tableau de bord est une vieille image pixélisée sur laquelle on a trop zoomé. C’est moche, à des années lumières du concurrent Gran Turismo.
Et pour un jeu dont les thèmes sont les voitures et la course automobile c’est quand même triste et dommageable.

Un habitacle qui sonne faux
Un manque de finesse flagrant sur les comptes tours notamment…

De la même manière, bien qu’un peu moins désastreux, les dommages causés sur les véhicules lors de contacts ou d’accidents sont peu réalistes; des rayures par paquets mais pas de vrais enfoncements sur la carrosserie. 

Enfin, pour terminer sur cette déception visuelle, on notera également l’absence de visualisation poussée lorsqu’on achète un véhicule.
Pas de possibilité de l’observer sous toutes les coutures, on est frustré, surtout quand on est passionné par ce monde de la course automobile. On aurait aimé se sentir dans la peau d’un acheteur chez son concessionnaire…

Fort heureusement, dans sa globalité le titre reste très réussi malgré ce sentiment d’inachevé.

Un contenu riche mais rébarbatif

Avec 499 véhicules lors de son lancement, on peut considérer que ce chiffre est important même si avouons le on aurait rêvé passer allègrement le millier.

Les modes de jeu sont nombreux mais basiques.

Les menus et la présentation restent austère. 

Un menu austère


Ainsi, le mode carrière sur lequel nous avons le plus évolué est doté d’un contenu riche avec devant vous de très longues heures de jeu; bien au delà de la centaine, mais sans véritable scénario hormis celui d’un avancement linéaire, les moins passionnés se lassent vite.


En effet, bien que le nombre de courses soit important, le formalisme reste le même. Quelques tours d’essais pour valider un peu d’XP et ensuite la course.
Et ainsi de suite… On est surpris par exemple de finir un championnat d’une catégorie sans véritable cérémonie victorieuse ou autre récompense digne de ce nom.

Une nouvelle fois, les passionnés trouveront leur compte, mais pour les plus néophytes ce sera plus compliqué de rester accroché.

On regrette également l’absence d’un mode endurance!
Et ce n’est pas le système d’amélioration des véhicules qui vient arranger ça.
Au contraire, Turn 10 a eu l’étrange idée de scénariser les améliorations des véhicules en mode RPG.
L’intérêt dans ce type de jeu est d’apporter des modifications pour améliorer au gré des courses et des compétitions les véhicules en notre possession.
Par exemple avec un nouvel échappement ou une nouvelle boite à vitesse, pneus, etc.
Mais avec Forza Motorsport huitième du nom, les améliorations se débloquent au fur et à mesure que vous glanez de l’expérience de véhicule.

En effet, en plus de votre XP de pilote, vous accumulez au fil des tours de circuit de l’XP pour chacun de vos véhicules.
Cette XP se gagne grâce à des trajectoires parfaites en course, ou autre récompense de pilotage comme un dépassement par exemple.
Ces points d’XP débloquent ainsi l’accès à certaines améliorations qui ne sont pas accessibles via l’argent récolté mais grâce à quelques centaines de points d’expérience attribués après chaque course.
L’intérêt est d’utiliser les améliorations de façon réfléchie et limitée, mais très rarement on mènera un véhicule à l’apogée de ce qu’il pourrait être tant passer les niveaux d’XP de chaque véhicule est long et fastidieux.
On est donc frustré et on aurait apprécié un peu plus de liberté ou une progression plus rapide. 

Vous l’aurez donc compris, Forza Motorsport n’est pas un monstre d’originalité et ne propose qu’un défi linéaire et répétitif.

Fort heureusement, par rapport à l’opus précédent des améliorations ont été apportées.
Notamment pour éviter les glitchs et autres triches.
En effet, en course, si vous percutez volontairement un concurrent ou alors que vous décidez de couper un virage, vous êtes sanctionné d’une pénalité de temps cumulable au gré de vos erreurs volontaires ou non.
Ainsi, il faut dépasser en faisant attention. Prendre une trajectoire saine sans trop “manger” les courbes. Cet aspect vient corriger un défaut principal de l’ancien volet de la franchise.
De même, l’IA des adversaires a grandement progressé, en logique et difficulté notamment.

Par exemple, les adversaires ferment “la porte” dans un virage ou freinent brusquement. Bien que loin d’être parfait, on ressent un sentiment de compétitivité un peu plus prégnant.

Des courses serrées où il faut jouer avec finesse

On retrouve également cette particularité dans le mode multijoueur on-line.
Toutefois nous avons effectué quelques parties en ligne et nous n’avons pas eu de chance puisque les moins habiles de nos adversaires s’amusaient à venir nous percuter nous repoussant bien loin de la tête du classement.

En revanche, nous avons apprécié les défis chronos ou vous devez performer pour vaincre les records de temps au tour chaque fois meilleurs d’autres joueurs! Peut-être un des modes les plus passionnants du jeu.

Précisons enfin qu’au cours de notre progression dans le jeu (environ une cinquantaine d’heures de test) nous avons rencontré quelques bugs; une page qui ne charge pas, un achat d’un véhicule qui ne se termine jamais ou une course qui se termine sur l’écran d’accueil de la console…

Une bande son plutôt réussie

Contrairement à son rival Gran Turismo, Forza Motorsport ne met pas vraiment l’accent sur le volet musical.
On aura quelques passages musicaux mais rien de transcendant.

En revanche, les bruits mécaniques sont très bien reproduits.

On prend son pied, particulièrement avec un casque, grâce au doux râle d’un V12 italien, aux montées dans les tours d’un quatre cylindres turbocompressés, au sifflement strident du turbo, etc. Ce sont cette musique là qu’on attend d’un jeu automobile et c’est plutôt réussi.

Les bruits routiers sont également mis en avant. Turn 10 a poussé le soin du détail avec par exemple le bruit de l’eau dans le roulement des pneumatiques par temps de pluie ou encore le ploc-ploc des gouttes sur la carrosserie.

Un titre qui pousse un peu trop à la conso?

Comme indiqué plus haut, Forza Motorsport proposait à sa sortie 499 véhicules.
Mais Microsoft semble vouloir rentabiliser le jeu avec la vente de pack automobiles avec par exemple le Forza Motorsport Car Pass ou vous accédez pour 29.99 euros environ à 30 véhicules inédits, sous la forme d’un véhicule par semaine… Certains véhicules étant disponibles pour 2.99 euros.

Pas forcément bienvenu et légitime lorsqu’on sait par exemple que Gran Turismo ajoute de façon régulière de nouveaux véhicules… Gratuitement…

Le très chaud et le froid

Forza Motorsport est un excellent titre à bien des égards.
Pour sa jouabilité perfectionnée avec réussite et le plaisir que l’on prend indéniablement à piloter la longue liste de véhicules proposés. Le réalisme et la crédibilité des phases de pilotage sont impressionnants.
On apprécie particulièrement le perfectionnisme de l’équipe de Turn 10 lors des courses en phases pluvieuses.

Mais Forza Motorsport pêche par l’austérité générale qu’il dégage. Par son manque d’originalité et de scénario notamment.
On peut également lui reprocher d’être parfois magnifique et de présenter une modélisation plus que moyenne des véhicules et de leurs intérieurs.

Espérons que des mises à jour prochaines viendront corriger le tir sur ces aspects critiquables.

Malgré d’indéniables qualités, mais à cause d’un contenu trop irrégulier, Forza Motorsport et Turn 10 perdent selon nous avec cet opus la course la plus importante, celle du titre de référence de simulation automobile sur console…

7
+Points forts
Un réalisme de conduite saisissant
Une prise en main facile
Des décors réussis (météo pluvieuse juste incroyable!)
Une IA en nette amélioration
Une difficulté paramétrable et adaptable
-Points faibles
Des véhicules et des habitacles pas franchement au niveau
Un mode carrière sans âme
Un système d’XP trop fastidieux
Un mode versus on-line pas encore au point

L’ensemble des captures d’écran ont été fait In Game par notre rédacteur.

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