Ubisoft fait beaucoup parler en ce moment, que ce soit pour la sortie de nombreux titres, le leak de nouveaux projets mais aussi pour une actu moins réjouissante.
Ce mardi 06 février 2024, trois anciens hauts cadres de chez ubisoft sont convoqués à Bobigny en vue d’un procès pour harcèlement sexuel et moral. Sans que l’éditeur breton ne soit directement impacté, ce procès se fait l’échos de problèmes dans l’entreprise.
Il s’agit d’un dossier conséquent monté au terme d’un an de travail, quelque 60 témoins et 5 gardes à vue, regroupés dans 1000 pages. On y fait état de près de 40 agressions sexuelles sur 10 ans, principalement dans le département éditorial.
C’est Libération qui lance en 2020 les accusations qui permet d’ouvrir une procédure judiciaire pour harcèlement sexuel, harcèlement moral et agression sexuelle. Puis en 2021, ce sont deux victimes ainsi que le syndicat Solidaires Informatiques qui déposent plainte. Les têtes commencent à tomber chez Ubi, Thomas François, président du service éditorial, est mis à la porte. Dans la lancée, c’est Serge Hascoët, numéro deux et directeur créatif, qui démissionne. Puis, Maude Beckers, avocate spécialisée dans les violences sexuelles au travail, porte plainte contre Yves Guillemot, PDG, la DRH monde et d’autres personnes des RH pour avoir couvert les faits.

Dans ce procès d’anciens de chez ubisoft, Serge Hascoët doit répondre aux accusations de harcèlement moral et sexuel envers des femmes et pour “brimades et humiliations en public des collaborateurs”. Thomas François est poursuivi pour “propos crus de nature sexuelle” et commentaires sur le physique de ses collaboratrices. Le troisième larron, un manager, dont le nom n’est pas cité, se voit attribuer le chef d’accusation “harcèlement moral”. Des détails, que je ne donnerai pas ici, mettent en avant de potentielles personnes toxiques, irrespectueuses, voire vraiment malsaines. Concernant la plainte déposée contre la direction du groupe, elle n’a pas été retenue par le tribunal de Bobigny.
Dans un autre registre tout aussi joyeux, le Syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo (STJV), Solidaires Informatique et le CFE-CGC Fieci ont appelé à la grève nationale les salariés d’Ubisoft, ce 14 février, contre une hausse de salaire insuffisante. Les syndicats ont affirmé que, lors des négociations annuelles, leur demande d’augmentation a été revue à la baisse, entre 2 et 3%, par la direction (augmentation inférieure à l’année dernière). Certes l’exercice 2022-2023 a été compliqué pour la firme et avec la sortie d’AC Mirage, le premier semestre a vu le chiffre d’affaires bondir de 14,3%. Les organisateurs espèrent une mobilisation plus importante que lors de la grève de janvier 2023 qui justement portait sur des pratiques managériales délétères.
Cet article sera mis à jour dès que nous aurons les délibérés de ce procès.
édit du 07/02/2024 : le troisième inculpé est Guillaume Patrux, lead game désigner.
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